Les Plans d’Épargne Logement (PEL) et Comptes Épargne Logement (CEL) font partie des solutions d’épargne liées au secteur immobilier français. Analysons ensemble l’historique des taux de rendement offert par ces produits, ainsi que les taux de prêt qui y sont associés.
Historique des taux de rendement des pel et cel : hausse et baisse au fil du temps
Dès leur création en 1965 pour le PEL et 1971 pour le CEL, les taux de rendement ont connu une certaine évolution à travers les années. Parfois très attractifs, ils ont également connu des moments de baisse considérable. Voici un aperçu de cette évolution :
1965-1985 : une période faste pour les épargnants
Lors de leur mise en place, les PEL et CEL offraient des taux de rémunération assez élevés, ce qui les rendait particulièrement attrayants pour les épargnants. Ainsi, dans les années 80, le taux de rendement brut du PEL atteignait près de 10%, tandis que celui du CEL se situait aux alentours de 6%. Cette situation était due notamment à la forte inflation de l’époque, qui incitait les pouvoirs publics à soutenir l’épargne des ménages.
1986-2000 : le déclin des taux de rendement
À partir du milieu des années 80, les taux de rémunération sur les PEL et CEL ont commencé à diminuer progressivement. La fin des Trente Glorieuses et la maîtrise progressive de l’inflation sont deux facteurs ayant contribué à cette tendance baissière. Ainsi, entre 1986 et 2000, le taux de rendement brut du PEL est passé de 6,75% à 3,27%, tandis que celui du CEL a chuté de près de 50%, pour atteindre environ 3%.
2001-2019 : stabilisation des taux à un niveau inférieur
Durant ces deux dernières décennies, les taux de rendement des PEL et CEL se sont relativement stabilisés à des niveaux moins élevés que par le passé. Tout au long des années 2000 et jusqu’à aujourd’hui, les taux de rendement brut du PEL n’ont généralement pas dépassé 2,5%. Le dernier taux en date étant fixé à 1% début 2020. En revanche, pour les CEL, la baisse a été moins prononcée, avec des taux oscillant entre 1,5% et 2,5% ces dernières années.
Historique des taux de prêt des pel et cel : des conditions d’emprunt fluctuantes
Ces formules d’épargne offrent également des avantages liés aux prêts immobiliers, notamment grâce à des taux de crédit attractifs. Examinons l’évolution de ces conditions d’emprunt au fil du temps :
1965-1985 : des taux de prêt indexés sur les rendements
Pendant cette période, les taux de prêt accordés aux épargnants bénéficiant d’un PEL ou d’un CEL étaient directement liés aux rendements offerts sur ces produits d’épargne. Pour le PEL, le taux de prêt était fixé à 150% du rendement brut moyen, tandis que pour le CEL, il était établi en fonction des primes versées par l’État et dépendait également du montant emprunté.
Depuis 1986 : des taux de prêt plus faibles et régulièrement revus à la baisse
À partir de 1986, les modalités de calcul des taux de prêt ont été modifiées. Le taux de prêt relatif au PEL a ainsi été dissocié de celui du rendement brut et est désormais légalement encadré par un arrêté ministériel pris tous les ans. Ces dernières années, son niveau n’a guère évolué : autour de 2,20%. De même, pour le CEL, le taux de crédit a été progressivement abaissé sur cette période, suivant la chute des taux de rendement de ce produit d’épargne.
Les perspectives pour l’avenir des taux de rendement et de prêt pel et cel
Avec les récents changements dans le secteur bancaire et les anticipations des taux directeurs fixés par la Banque Centrale Européenne (BCE), il n’est pas improbable de voir une poursuite de l’évolution des taux de rendement et de prêt, tant à la hausse qu’à la baisse.
La conjoncture économique actuelle et les objectifs des pouvoirs publics influenceront également ces taux. La réforme du logement pourrait ainsi redessiner les contours des PEL et CEL, en adaptant notamment leurs caractéristiques aux nouvelles exigences du marché immobilier et des consommateurs français.
En somme, les taux de rendement et de prêt des Plans d’Épargne Logement et Comptes Épargne Logement ont connu une histoire riche en événements depuis leur création. L’évolution future de ces taux dépendra très probablement des conditions macroéconomiques, du contexte législatif et réglementaire, ainsi que des objectifs des différents acteurs impliqués dans la gestion de ces produits d’épargne populaire.